DIX-SEPTIÈME DIMANCHE ORDINAIRE (C)

Publié le par Théophile Baye

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 1-13

 

La longue marche

 

L’une des particularités de l’évangile de Luc, vous le savez sans doute, est de nous présenter souvent Jésus en train de prier, particulièrement aux moments décisifs de sa vie publique. Si l’on replace le passage d’évangile que nous venons de lire dans son contexte, nous pouvons remarquer que ce n’est pas un jour quelconque ni dans un endroit quelconque que Luc nous montre aujourd’hui Jésus en prière, mais au cours de la longue marche qu’il a entreprise vers Jérusalem. Dans les douze chapitres que Luc consacre à cette longue marche il prend soin de rappeler neuf fois que Jésus marche vers sa mort et sa résurrection. C’est dans cette perspective que nous trouvons aujourd’hui Jésus en prière. C’est important de le rappeler. Nous allons voir le lien étroit qui existe entre la démarche libre et volontaire de Jésus et sa prière.

Apprentissage

 

Donc, un disciple, lorsque Jésus a fini, lui demande au nom de tous ses camarades de leur apprendre à prier. Il ne lui demande pas un texte, une formule de prière à réciter, mais quelque chose de plus important : il demande que Jésus leur apprenne à prier. Sans doute parce qu’il a vu Jésus prier et qu’il s’est rendu compte, simplement dans l’attitude de Jésus en prière, de l’intimité qui existait entre Dieu et lui. Et puis, il a déjà entendu Jésus prier à haute voix et, par exemple, « exulter sous l’action de l’Esprit Saint » pour louer son Père « d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout petits ». Bref, ces disciples, qui depuis leur enfance, comme tous les bons Juifs, font trois fois par jour leur prière rituelle, se rendent compte du décalage qu’il y a entre leur manière de prier et celle de leur Maître. D’où leur demande.

Une formule ?

 

Or Jésus répond à la demande du disciple en donnant une formule. Ou tout au moins ce qui, à première vue, nous semble être une simple formule de prière. Et c’est vrai qu’à première vue, le Notre Père n’a rien de bien original. Les spécialistes ont d’ailleurs noté depuis bien longtemps que pour son contenu aussi bien que pour sa forme, il s’apparente aux prières juives et en particulier à la « Prière des Dix-huit Demandes » que les Juifs récitent encore aujourd’hui. Alors, où est l’originalité du Notre Père ?

Autrefois, on l’appelait l’Oraison Dominicale, ce qui est une mauvaise traduction française du terme latin « Oratio Dominicalis », qu’il faut traduire par « Prière du Seigneur. » Le Notre Père, c’est la « prière du Seigneur », non seulement parce que c’est le Seigneur Jésus qui nous l’a donnée, mais d’abord, je crois, parce que c’est la prière même de Jésus. L’expression condensée, certes, mais la plus vraie et la plus intense de ce que fut, toute sa vie, la prière du Seigneur. Il n’a rien dit d’autre à son Père, et il n’a rien fait d’autre que ce qu’il a dit tout au long de sa vie terrestre. Étroite correspondance entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il est « de Dieu », et il est « pour les hommes »

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