QUATRIEME DIMANCHE DE PAQUES (A)

Publié le par Théophile Baye

Je suis la porte des brebis.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 1-10 

INTRODUCTION

Poursuivant sa réflexion sur la résurrection du Christ, la liturgie de ce quatrième dimanche après Pâques nous propose l’image du berger qui est la «porte » des brebis que nous sommes. Nous réfléchirons à partir de deux points de vue : celui du berger et celui des brebis.

MON BERGER, C'EST LE SEIGNEUR

1- Les bergers d'Israël et leurs brebis
Au temps de Jésus, les bergers étaient nombreux. Ils amenaient leurs brebis dans divers pâturages où celles-ci se mêlaient les unes aux autres. C'est à la voix de chacun des bergers que les brebis reconnaissaient leur maître. Le soir venu, ils les conduisaient à la bergerie en passant par la porte. Alors les brebis étaient en sécurité. Les bergers, s'occupaient vraiment de leurs brebis. Ils en prenaient soin et il n'est pas exagéré de dire qu'ils les aimaient (voir à ce propos les paroles du prophète Nathan à David dans la parabole du berger qui ne possède qu'une seule brebis : 2 Samuel 12, et la parabole de la brebis perdue et retrouvée : Luc 15)) Ils donnaient à chacune un nom et les appelait par ce nom. Contrairement au mercenaire et encore plus aux voleurs et aux bandits qui ne s'occupaient des brebis que pour leur profit, les vrais bergers s'en occupaient pour elles-mêmes.

En contrepartie, les brebis s'attachaient à leur berger. Elles reconnaissaient sa voix, l'écoutaient et le suivaient. Il s'établissait entre les bergers et leurs brebis une sorte de relation non pas d'abord de propriétaires à un bien mais bien plutôt presque de père à enfants comme une relation familiale. Le psaume 23, qui sert de psaume responsorial pour la messe de ce dimanche, décrit bien l'attention toute particulière que les bergers portent à leurs brebis et la sécurité dans laquelle baignent les brebis grâce à cette attention : ils leur assurent la nourriture, le repos, le logement, la sécurité et la paix, la propreté, et finalement le bonheur.

Ces images bucoliques étaient parfaitement et facilement comprises par les contemporains de Jésus qui voyaient régulièrement des bergers. Les bergers d'aujourd'hui font paître leurs troupeaux dans des enclos bien protégés par des clôtures et le rapport qu'ils ont avec leurs moutons, s'il est authentique, apparaît moins comme une relation d'affection comme au temps de Jésus. Mais la beauté descriptive du psaume de même que l'allégorie de Jésus nous sont quand même facilement compréhensibles.

2- Jésus est notre berger
Le Christ ressuscité, qui est assis à la droite du Père comme nous le disons dans notre profession de foi, ne reste pas là à ne rien faire. Par la puissance de sa résurrection et par la chaleur de son amour, il s'occupe de chacun et de chacune de nous comme un bon pasteur
s'occupe de chacune de ses brebis.
Il nous a choisis de toute éternité, il nous a appelés, il nous a donné un nom à notre baptême et il s'est fait connaître à nous comme un berger qui nous aime et que pour rien au monde il ne voudrait nous perdre. Il s'intéresse à nous, il nous nourrit principalement par sa Parole et par l'eucharistie. Si nous sommes blessés ou malades, si nous sommes pécheurs, bien loin de nous abandonner, il prend un soin tout particulier de nous, il se lance à notre recherche, et, quand il nous a trouvés, il saute de joie et il prend soin de nous (voir Luc 15).


De notre côté, nous sommes ses brebis. Nous le suivons en écoutant sa voix, c'est-à-dire sa Parole. Nous ne nous laissons pas égarer par des faux prophètes, nous ne nous laissons pas entraîner sur des terrains où des idoles de toutes sortes nous font signe (désir démesuré d'argent, de pouvoir, de plaisir, etc.) qui sont autant de brigands, de bandits et de voleurs qui ne veulent pas véritablement notre bien mais bien plutôt notre malheur.


Nous reconnaissons, dans la foi et dans l'amour, que c'est le Christ qui est véritablement notre berger. Nous savons qu'avec lui nous ne nous trompons pas et que nous pouvons lui faire confiance en tout. Nous savons qu'il ne nous laissera jamais tomber et que, quoi qu'il nous arrive et quoi que nous fassions, il sera toujours là pour nous accompagner, nous soutenir, nous relever au besoin, nous aider à grandir avec Lui.

3- Nous sommes des bergers nous aussi
Nous appuyant sur notre bon Pasteur, nous sommes appelés, nous aussi, à devenir les bergers de notre prochain. C'est sans doute à cela que se réfère l'amour du prochain, qui nous est enseigné et demandé par le Seigneur.


Nous le sommes par notre témoignage de chrétiens et de chrétiennes. Les gens, rien qu'à nous regarder, peuvent trouver par notre façon de vivre des motifs utiles pour orienter leur propre vie. Ils en trouvent également quand nous nous occupons d'eux au moment où ils vivent des situations particulièrement difficiles et encore plus quand ils sont rejetés et même bannis de la société à cause de leurs méfaits ou de leurs péchés. Qui a plus besoin de berger que ces personnes blessées par la vie, que ces êtres qu'on montre du doigt et que personne ne veut aimer et que bien des gens sont portés à juger et même à condamner? L'amour du prochain, s'il veut être authentique, ne va-t-il pas jusque là? Et les véritables bergers que nous cherchons à être ne doivent-il pas se rendre aux frontières mêmes de l'amour que Jésus manifestait et manifeste toujours pour toutes les personnes et plus particulièrement pour les mal pris de ce monde et encore plus pour les pécheurs, pour les mal-aimés et les pas-aimés de nos sociétés et parfois, hélas, de nos communautés chrétiennes?

CONCLUSION

L'image du berger était très parlante au temps de Jésus. Au niveau de notre foi, elle le devient tout autant si nous considérons que le Seigneur ressuscité est toujours notre berger aimant et sécurisant, fidèle et proche de nous. Et, si nous sommes heureux d'être ses brebis, nous sommes également heureux de devenir de bons bergers pour les autres, en particulier pour ceux qui souffrent et pour ceux qui tombent.

Père Théo. BAYE !

 

 

 

Publié dans homelies

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M
Merci beaucoup pour cette belle homélie. quel bonheur d'être la petite brebis d'un si bon Berger.Marielle
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